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De la Bolivie à l'Irlande il n'y a qu'un pas...

Alors, ils sont comment ces Irish ?

Chapitre 2 : …pas tous les mêmes ! Road-trip de Waterford à Belfast.

L’Irlande est une toute petite île, peuplée par moins de 7 million d’habitants. Pourtant, en la traversant du sud au nord, j’ai découvert des Irlande et des irlandais différents. Récit d’un Road-trip sous la brume.

Alors, ils sont comment ces Irish ?

Sous la brume certes mais sans pluie ! Du moins quatre jours sur cinq –n’oublions pas où nous sommes- . C’est avec deux amies de Sciences Po Toulouse que je retrouve mes sensations : sac à dos, chaussures de randonnée et planning très approximatif. Rien de tel pour respirer. Depuis que je suis arrivée en Irlande, les occasions de voyage ont été nulles donc j’avais besoin de prendre l’air, de parcourir cette île verte qui a hanté mes rêves de petite fille.

Ce périple commence sur les chapeaux de roue ! Le mercredi 1er Mai, à la fin de ma journée de travail –pas de jour férié pour le muguet ici-, je rejoins mes deux partenaires de voyage sur Limerick. Premier objectif : trouver un pub pour manger. Première nouvelle : ici, il faut manger avant 20h30, heure de fermeture des cuisines… Nous trouvons finalement un bar qui nous propose de nous réchauffer de la soupe de brocolis. Puis, chacune croyant que l’autre avait payé, nous partons… Ce n’est que tard le soir que nous nous rendrons compte qu’aucune de nous n’avait payé… C’est aussi ce soir là que, planifiant notre périple, nous louons une voiture par internet avant de nous rendre compte qu’il faut 8 ans de permis pour louer un véhicule en Irlande… Ce qui signifie que nous devons payer pour annuler. Nous nous endormons tard, très tard, après avoir trouvé l’unique solution pour visiter les Cliffs of Moher : le tour (un bus de tourisme avec un guide). Le tour part de Galway. Nous nous levons donc très tôt en ce jeudi 2 mai, pour faire le trajet depuis Limerick et arriver 15 minutes avant le départ de notre bus de touristes –je loue la ponctualité des bus irlandais !-. Et c’est parti pour une journée en compagnie d’allemands (ou de hollandais) bruyants…

Alors, ils sont comment ces Irish ?

Fort heureusement, le voyage vaut bien de supporter le bruit. Le paysage est très différent de celui que je connais à Waterford. Nous nous enfonçons dans le Burren, parc national dont le nom signifie « pays pierreux » en gaélique. Et pour cause… Partout où se porte mon regard, je vois des collines –ils appellent cela des montagnes mais je sais ce qu’est une montagne…- vertes et jonchées de pierre calcaire. Le bus nous arrête dans une ferme qui élève des bovins. Je suis étonnée par leur mode d’élevage. Il y a de très nombreuses fermes et chacune d’elle ne compte pas plus de 60 bêtes qui restent en extérieur toute l’année (elles rentrent seulement pour mettre bas). Ils ont leur transhumance mais les montagnes sont des collines et il ne neige jamais. Les limites de chaque propriété sont marquées par des murs de pierre sèche qui me rappellent la Lozère. A ne pas confondre avec les murs qui fleurissent sur les collines et qui ne servent pas à grand-chose (ils ont été construits durant la Grande Famine pour donner du travail aux paysans en échange d’un salaire)… Une tasse de thé et un cheese-cake maison plus tard, nous voilà repartis en direction des Cliffs.

Alors, ils sont comment ces Irish ?

Nous faisons un second arrêt au dolmen de Poulnabrone, une tombe celte, avant d’arriver à destination. Des falaises à pic de plus de 200mètres…les Cliffs of Moher sont connus et reconnus. Certaines scènes du dernier volet des films de Harry Potter y ont été tournées –ce à quoi je suis plus que sensible- ! Le vent est fort mais la vue reste agréable. Et ce ne sont pas les hordes de touristes qui m’empêcheront d’en profiter pleinement !

Les Cliffs of Moher, la plage de Kilgarran et le château de Dunguaire.
Les Cliffs of Moher, la plage de Kilgarran et le château de Dunguaire.
Les Cliffs of Moher, la plage de Kilgarran et le château de Dunguaire.

Les Cliffs of Moher, la plage de Kilgarran et le château de Dunguaire.

Le tour s’achève avec des arrêts photos sur la plage de pierre de Kilgarran -ce parc porte vraiment bien son nom !- et le château de Dungaire. Tout comme les montagnes-collines, les irlandais appellent ces tours en pierre des châteaux mais en tant que française, je les trouve tout petit petit… La journée à Galway se termine par un petit détour guinness dans un pub, où nous apprendrons à des anglais que « Non, Jeanne d’Arc n’est pas anglaise »

En ce vendredi 3 mai, nous avions prévu une ballade à cheval aux lacs du Connemara, hantées par cette satanée chanson ! Mais l’Irlande se rappelle à notre bon souvenir et la pluie nous en empêche. Nous décidons donc de partir directement pour le Donegal, comté le plus au nord de l’Irlande (au dessus de l’Irlande du Nord). Nous passons beaucoup de temps dans les bus c’est vrai. Mais cela nous permet de voir du pays. Les champs pleins d’herbe verte et grasse, les murs de pierre, les troupeaux de vaches, de moutons à têtes noires et de petits qui viennent de naître–c’eeeest miiiiignoooon -… Une véritable carte postale !

Alors, ils sont comment ces Irish ?

Lorsque nous arrivons dans le village de Donegal, dans le comté de Donegal (l’Irlande sauvage), le temps est nuageux mais pas pluvieux. Nous réservons une balade à cheval pour le lendemain, laissons nos affaires à l’auberge de jeunesse et trouvons un pub pour manger en regardant le match de rugby Leinster-Ospreys. C’est là que je prends vraiment conscience que du sud au nord, les irlandais ne sont pas les mêmes. D’abord, je ne comprends pas du tout leur accent alors que je viens de passer trois mois à m’y habituer. Que nenni, je m’étais habituée à l’accent du sud, pas à celui du nord ! Et puis, ils sont méfiants.

Alors, ils sont comment ces Irish ?

Notre entrée dans le pub était digne d’un western, les regards braqués sur les étrangères que nous étions. Fort heureusement pour nous, nous venons pour un match de rugby ET nous buvons de la Guinness –je ne précise pas en pinte parce que c’est élémentaire…-, donc nous ne tardons pas à voir le barman venir discuter. Le lendemain, il nous faut rejoindre le centre équestre. Je ne suis pas rassurée il faut bien l’avouer… La dernière fois que je suis montée sur un cheval j’avais 3 ans et c’était un poney !

Je fais la rencontre de Rayon, une jument qui me paraît immense ! Je suis prête à grimper. Notre guide me demande ce que nous faisons en Irlande et je lui dis habiter à Waterford. C’est là que j’ai eu l’impression d’être une gardoise qui venait voler des champignons aux lozériens… Ah ces irlandais, tout un cliché parfois ! Nous partons pour la plage de Bundoran le meilleur spot de surf de l’Irlande. Le paysage est magnifique, sauvage, les dunes, le sable, la mer… tout serait parfait si je n’étais pas assise sur le dos d’une jument qui se met au trot quand ça lui chante ! 2 heures de calvaire et de tension musculaire. J’avais imaginé des choses, j’avais cru que ce serait plus simple…quelle erreur ! La balade se termine et j’ai tout le temps de me reposer dans le bus qui nous emmène vers Belfast.

Alors, ils sont comment ces Irish ?Alors, ils sont comment ces Irish ?

Nous passons la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, et entrons dans le Royaume-Uni. L’histoire de cette séparation est bien trop longue et complexe pour que je la résume. Mais je constate que le drapeau britannique flotte à chaque poteau, chaque lampadaire, devant chaque maison, ça en est too much… Nous sommes hébergées par des amis de Pauline avec qui nous abordons le sujet. Pour résumer la situation, il ne faut surtout pas les appeler « anglais », ce qu’ils ne sont pas, mais britannique ça passe. Pourtant, à plusieurs reprises, ils parlaient de l’Irlande en disant « nous »… Quelqu’un pour en conclure quelque chose..?

Nous passons la soirée dans Belfast by night et le dimanche matin, Estelle et moi nous levons tôt pour aller visiter la chaussée des géants, le Giant’s Causeway ! Là encore, nous avons pris l’option tour, pas vraiment le choix finalement. Difficile de ne pas finir notre nuit dans le bus pourtant le paysage est magnifique, encore et toujours. Les cartes postales se succèdent, même sans le soleil. Nous longeons la côte Est de l’île verte version britannique ; nous nous arrêtons à la distillerie de whiskey Bushmill, la plus vieille au monde, et nous arrivons sur le lieu d’une merveille du monde version nature (sans intervention humaine). Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre et je me retrouve quasiment incapable de décrire ce que je vois… Les photos sont plus parlantes. Mais moi qui aime les légendes, je dirais que cela ressemble un jeu de construction. A un jeu de géants qui empilaient des blocs octogonaux… Pourtant, l’Homme n’est jamais intervenu dans cette formation, tout est le résultat de plaques tectoniques, de laves, de volcans… ou de géants joueurs…

Alors, ils sont comment ces Irish ?
Alors, ils sont comment ces Irish ?
Alors, ils sont comment ces Irish ?
Alors, ils sont comment ces Irish ?

C’est mon dernier soir à Belfast, demain je rentre sur Waterford. Nous sortons boire des Guinness et écouter des groupes en live dans les pubs. Je me pose alors une question d’importance majeure : que met-on dans les biberons des jeunes irlandais du nord ? Nous croisons en majorité des hommes taillés dans la pierre (beaucoup plus que dans le sud)… Des beaux bébés comme on dit. Un secret ? Une certaine potion magique ? Je vous laisse y réfléchir. Ce sera mon point final à ce récit d’un Road-trip sous la brume.

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